Miaou ? - Aaron Cray [Terminée !]

L’histoire d’Aaron commence de la même manière qu’elle se poursuit aujourd’hui : pas vraiment bien. Ses parents, Luke et Thomas ont eu recourt à la reproduction artificielle afin de pouvoir avoir leur premier enfant. Tous deux étaient assez pris par leur travail d’avocats plutôt prisés à Londres, mais ils se sentaient prêts à faire des efforts pour cet enfant qui concrétiserait leurs 5 années de vie commune. Tout se passa bien et, même s’ils avaient voulu une fille, c’était finalement un petit garçon qui avait pointé le bout de son nez. Le prénom Aria qu’ils avaient choisi se transforma donc en Aaron, et les deux parents furent plus que comblés d’accueillir le petit poupon dans leur grande maison. Ils étaient loin d’avoir un train de vie modeste, en témoignait l’immense demeure dans laquelle ils vivaient.

Aussitôt après l’arrivée d’Aaron à la maison, les deux parents firent de leur mieux pour aménager leurs emplois du temps et se faire aussi présents que possible pour leur fils. Seulement voilà, Aaron n’était pas d’aussi forte constitution que ce qu’on leur avait dit en sortant de l’hôpital. Après une balade en extérieur, il finit par attraper un vilain rhume. Son système immunitaire n’étant pas encore tout à fait au point, ce rhume prit finalement de plus en plus d’ampleur malgré les médicaments et les séjours à l’hôpital, et la fièvre finit par l’emporter alors qu’il était âgé de seulement 8 mois. Forcément, en étant aussi jeune, Aaron n’a pas pu se souvenir de ce qui avait suivi l’arrêt des battements de son cœur. Il ne se souvient absolument pas avoir rencontré la Mort, qui s’est bien amusée en lui attribuant un pouvoir qui allait littéralement lui pourrir la vie. Sa seconde vie.

Personne ne sut jamais rien de toute cette affaire, pas même Aaron qui continua à vivre du mieux qu’il le pouvait malgré cette grande maladresse dont il semblait faire preuve. Son enfance se déroula sans vraiment d’encombres, malgré quelques soucis avec ses camarades qui le surnommèrent très rapidement « le chat noir » vu que son karma semblait non seulement l’affecter lui, mais aussi ceux qui l’approchaient. Aaron parvint quand même à avoir quelques amis et il était heureux malgré ses nombreuses chutes et ses notes qui étaient juste dans la moyenne.

Ce n’est qu’au moment de son arrivée au lycée que tout bascula. On lui collait toujours ce surnom qui ne l’aidait pas à se faire de nouveaux amis et les gens commencèrent à profiter un peu plus de sa gentillesse. Ceux qu’il pensait être ses amis n’étaient en réalité que des profiteurs bien au courant de la fortune que possédaient ses parents avocats. Et puis, comme si ça ne suffisait pas, les notes d’Aaron chutèrent drastiquement. Il n’arrivait pas à suivre en cours, c’était trop compliqué pour lui et ça ne l’intéressait pas. Alors que tous ses camarades avaient déjà quelques projets pour l’avenir, pour lui, c’était le néant le plus total. La seule chose pour laquelle il était un peu doué, c’était la cuisine (quand il arrivait à ne pas tout mettre par terre ou à se brûler). Son apparence presque féminine était aussi visiblement un atout du point de vue des autres. Tant et si bien que ses « amis » commencèrent à lui proposer de se travestir pour assister à leurs soirées. Alors, forcément, pour un Aaron qui ne vivait sa vie que pour faire plaisir aux gens à qui il tenait, ce n’était pas cher payé pour pouvoir passer un peu de temps avec eux ! Sauf que ces gens étaient tout sauf fréquentables, passant la majeure partie du temps hors du lycée à boire et à se droguer.

C’est comme ça qu’Aaron commença à sombrer lui aussi dans ces deux dépendances, et plus encore dans la drogue. Il avait l’impression que son karma pourri s’envolait quand il planait lui aussi, et il finit par ne plus du tout aller en cours. Forcément, ces absences à répétition n’échappèrent pas à la direction de son lycée qui convoqua ses parents. Thomas et Luke tombèrent vraiment de haut en constatant que leur précieux enfant était devenu un véritable déchet. Il fallait dire que depuis qu’il était entré au lycée, ils avaient tous les deux repris un rythme plus soutenu au travail et ne le voyait plus aussi souvent. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer pour qu’Aaron en arrive à une telle extrémité ? Est-ce qu’ils étaient de mauvais parents ? Est-ce que c’était de leur faute ?

Quand ils rentrèrent tous les trois chez eux, Aaron se sentit affreusement mal. L’ambiance était devenue glaciale et il pouvait clairement ressentir la tristesse profonde de ses parents. Pourtant, même s’il savait que c’était mal et qu’on le força à suivre un programme pour se libérer de sa dépendance, rien n’y fit. Ce petit manège dura pendant 2 ans, jusqu’à ses 18 ans. Maintenant qu’il était majeur, il était temps de prendre une décision et… celle-ci fut radicale : Aaron fut tout bonnement chassé de chez lui. Il apportait la honte sur sa famille et ses parents étaient complètement désemparés, incapables de réussir à le faire aller mieux. Alors, plutôt que de continuer à s’infliger tant de souffrances, ils préférèrent renier leur fils. Aaron se retrouva donc à la rue, avec un peu d’argent et quelques-unes de ses affaires. Le choc fut terrible pour lui, tellement qu’il sombra encore plus dans ses addictions. Sauf que voilà, à préférer se fournir plutôt que de se trouver un toit ou un travail, les économies d’Aaron s’épuisèrent très rapidement. Ce fut à ce moment qu’il eut comme un électrochoc : il devait se reprendre en mains. Ce fut difficile, mais après une crise de manque qui manqua de lui être fatale, il trouva une structure qui l’aida à aller mieux. Lentement, mais sûrement. Grâce à ces gens qui s’occupaient de lui, Aaron parvint à remonter la pente et à trouver un travail. Il bénéficiait d’un appartement d’aide à la réinsertion appartenant à la structure qui l’avait pris en charge, et il reprenait doucement les rênes de sa vie.

Ce fut finalement l’année de ses 23 ans, après 2 ans de galère et 3 autres années à remonter la pente, qu’Aaron décida de déménager pour Niflheim. Il était temps pour lui de définitivement tourner la page, de quitter Londres et tous ses mauvais souvenirs. Il trouva assez rapidement un travail dans un bar d’hôtes grâce à son physique qui lui permettait parfois de se travestir pour plaire aux clients. Grâce à ce boulot, que beaucoup trouvent ingrat, Aaron a finalement réussi à retrouver un peu de stabilité. Ça ne le gêne pas de flatter des inconnus en se forçant pour leur plaire, mais il s’est toujours refusé à aller plus loin quand on lui propose des extras. Il compte bien offrir sa première fois à l’homme de sa vie ! Son maigre salaire lui permet de vivre plus ou moins convenablement dans un petit appartement pas franchement joli ni grand, mais qui lui suffit amplement pour l’instant. Aaron n’a jamais été quelqu’un de matérialiste. Il est plus du genre à dépenser tout son argent pour passer à la laverie et avoir des vêtements qui sentent bon la lessive que pour s’acheter une console ou d’autres trucs qui, pour lui, sont dérisoires.