Goodbye Summer - László I. Mátyásku [Terminé]

Plaçons donc l’histoire de László là où elle a commencé voulez vous.
Budapest. Capitale Hongroise, ville de culture, où l’apparente beauté du centre-ville cache bien souvent l’état des immeubles des zones résidentielles des banlieues. Chance pour notre cher László puisqu’il n’a pas vécu dans ces banlieue. László a grandi dans la banlieue du 7ème arrondissement de la capitale, nommé Erzsébetváros.

C’est ici où László a grandi, en compagnie de son père, d’origine tsigane et sa mère, de confession juive, au septième étage d’un immeuble périphérique du quartier, à proximité du 10ème arrondissement. On ne peut pas dire que les premières années de sa vie furent malheureuses. Enfant plutôt jovial faisant partie de ces rares personnes ayant eu la possibilité d'avoir une mère dans ce monde désormais composé en grande majorité d'homme, Parlant hébreu avec cette dernière et hongrois avec son père. S’intéressant rapidement à la musique, c’est à l’âge de 6 ans qu’il commença à apprendre la guitare, chose qui allait rester avec lui jusqu’à ce jour.
Cependant, cela aurait été trop beau hein? Une belle vie, remplie de coeurs et d’amour.
Son père travaillait sur les chantiers de la ville, et qui dit chantiers, dit danger.
C’est ainsi qu’un accident de travail se produisit, marquant le début de la lente chute de ce cadre de vie merveilleux.

Cet incident aura causé plusieurs changements : le père de László commença à boire plus que de raison, se retrouvant parfois à rentrer saoul le soir.. Et plus il était saoul, plus il ne contrôlait pas ses actes. C’est ainsi que commença les premiers reproches, d’abord à sa mère, puis les coups… suivi des mots du démon… Celui qui déresponsabilise, celui qui met le blâme sur la véritable victime…
Il aura fallu attendre les 9 ans de László pour que son père, las de toujours s’en prendre à sa femme, ne commence à reprocher les actions de son fils.

Imaginez vous un peu… N’avoir rien fait de grave pour mériter un quelconque châtiment, si ce n’est une raison inventée par votre géniteur. Et plus vous essayez de vous défendre, plus cela lui donnait raison. à l’école, on voyait toujours László avec des vêtements amples, pour cacher ses blessures, pour cacher le fait que ça n’allait pas. Les voisins, lorsqu’ils entendaient du bruit, provenant du 7ème, sa mère arrangeait toujours la situation, disant que c’était un simple accident, qu’un objet était tombé d’un meuble…
Plus le temps passait et plus la mère de László et ce dernier étaient effrayés.


Jusqu’à ce jour fatidique où, étant rentré une énième fois saoul, son père commença de nouveau à provoquer le destin, reprochant une énième fois que László ne faisait rien pour la maison, qu’il n’aidait pas son pauvre père qui soit disant trimait jour et nuit pour leur fournir l’argent qui leur permet de vivre sous ce toit.

Empoignant sa ceinture, il s’approcha de László, pour le battre...une énième nuée de coups non mérités, tandis qu’il reculait pour essayer de ne pas être blessé plus que ça, vers une fenêtre ouverte du salon, sous le regard impuissant de sa mère… N’en pouvant plus, László pour la première fois se rebella contre son géniteur, cherchant à le repousser, ce qu’il réussi à faire… au détriment de son équilibre, qui le fit passer au travers de la dite fenêtre.

Une impression étrange l’envahit alors… les millièmes devenaient centième, les centièmes devenait des dixièmes, les dixièmes, des secondes, les secondes, des minutes…
les yeux écarquillés alors qu’il tomba dans le vide, il revit tout ce qu’il s’était passé depuis le début de sa vie, la déchéance de ce cadre de vie autrefois si plaisant, qui est devenu un enfer vivant… Pour finir par s'écraser lourdement sur le sol.

Le crâne brisé, les vertèbres en miettes, toussant du sang, László ferma les yeux.
Est-ce vraiment la fin?
Un battement… deux battements….
Le calme…


« Souhaites-tu y retourner ? »


...Cette voix, qu’est ce donc…?

« Personne ne se rappelle de ta mort, tu seras le seul à savoir. Je t’ai également fait un cadeau… Mais je te préviens, homme, n’en parle à personne. Tu ne souhaites pas me revoir une seconde fois. »

Une grande figure me faisait face, sans que je ne comprenne ce qu’il se passe. Après tout, après ce que je venais de vivre, il y avait peu de chance que je réalise ce qu’il se passait, excepté que cette entité allait te ramener à la vie… pourquoi? dans quel but…?
La réponse ne tarda pas.

« Divertis-moi, Reload. »

…

Ce fut incompréhensible.
Je croyais être mort, et pourtant, j’étais de nouveau en train de respirer… Les membres brisés et des plaies ouvertes sur l'ensemble du corps, allongé sur un lit d'hôpital. Les médecins m'ayant intubé, je n'avais aucune possibilité de pouvoir parler, et d'ailleurs, j'en étais bien incapable de toute manière.

Les premières semaines à l'hôpital furent sans doute celles qui m'apportèrent le plus de calme depuis un long moment, et ma mère, contrairement à mon paternel, venait me voir régulièrement, priant toujours pour mon bon rétablissement. Il m'est arrivé d'ailleurs de capter l'une de ses discussions avec l'un des médecins, se demandant comment j'avais fait pour survivre à une chute pareille... Comment cela se faisait d'ailleurs? Que je sois encore vivant?


C’était cette entité… C’est elle qui a changé les choses…
J’aurais pu me lamenter, j’aurais pu me dire que c’était une chose cruelle.
Mais au fond, l’était-ce vraiment?
J’avais désormais une possibilité bien au delà de ce que je pouvais m’imaginer. Une volonté commença à se développer en moi, tel une braise qui s’illumine venant du charbon, une lumière provenant de la noirceur de cette vie vécu jusque-là.
Je ne pouvais absolument rien dire sur ce qu’il s’était passé, ni sur ce “cadeau” que j’avais soit-disant obtenu, mais il était clair que je n’avais pas besoin de parler de ça, ça n’aurait été qu’une raison de plus pour se faire battre.

Pendant les visites à l'hôpital de ma mère, Je commença alors mon oeuvre.

“-Maman, nous devons partir. si nous restons, il finira par nous tuer.”

“-Partons de cette ville, pendant qu’il en est encore temps. Je ne veux pas qu’il continue de nous faire souffrir.”

Et je répétais ces mots, plusieurs fois, pour briser ces chaînes, briser l’emprise que mon père avait sur ma mère, ces chaînes qu’il avait construite au fur et à mesure de ses méfaits.

Puis arriva le jour J.
Le jour où l’on est parti.
Ma mère était venu me chercher au collège, à la fin des cours, deux semaines après ma sortie de l'hôpital. Une fois rentrée dans la voiture, je vis qu’il y avait dans le coffre un nombre important de valises.

“-On s’en va?”

Ma mère acquiesça, d’un sourire, un sourire signifiant tout l’amour qu’elle me portait.

“-Oui, on s’en va… à un endroit où il ne pourra plus nous faire de mal.”

embrayant la voiture, passant la première… Nous étions désormais partis, emmenant avec nous tout ce qu’il nous fallait : argent, vêtements, passeports...ne laissant derrière nous qu’un être abominable, et un mot :

“-Nous n’avons plus besoin de toi, et de ta soi-disant protection...”

Niflheim
14 ans.
nous nous étions retrouvés dans cette ville de l'est du Royaume-Uni, ne parlant jamais de cet incident, voulant repartir de zéro, et c’est ce que nous avons fait.
Nous avions pu nous installer dans cette ville, et nous vivions seuls. Une petite vie tranquille, ma mère pour subvenir à nos besoins, travaillant en tant que barmaid.
Moi dans le même temps, était inscrit dans un collège internationale Israëlien, à une heure de train de Niflheim, dans la capitale, en pensionnat. Même si je n’étais pas de nationalité Israélienne, il y avait quand même du bon à cela, notamment la possibilité d'apprendre certains sports plus facilement.
C’est ainsi que j’ai commencé le Krav Maga, que j’ai continué plus tard, en club.

19 ans. Afin de pouvoir suivre des études de pharmacie, j’avais déménagé et trouvé un petit appartement au centre de la ville de Niflheim, ainsi qu'un travail à la taverne onirique, en tant que musicien.

J’ai aujourd’hui 22 ans, naturalisé Britannique.

Je suis un étudiant en pharmacie à l’université de Niflheim, musicien à mi-temps à la taverne Onirique.
Je suis rescapé avec ma mère de violences conjugales.
Je suis un Reload.
Je suis ici pour rendre la vie autour de moi meilleure, d’une volonté brûlante comme les braises d’un gigantesque feu de forêt.