Nao Wakamusha

Nao fait parti de ces enfants qui possèdent deux pères, comme la majorité des couples dans le monde à cause de cette terrible maladie l'Enfinité. Gillian Dwight, originaire de Niflheim, avait réalisé un voyage au Japon au printemps de 1998. C'est là-bas qu'il rencontra Satoshi Wakamusha. Ce fut un véritable coup de foudre pour les deux hommes qui ne se quittèrent plus depuis ce jour. Gillian et Satoshi faisaient souvent les déplacements d'un pays à l'autre pour mieux se connaître et surtout pour apprendre l'anglais et le japonais. Deux ans plus tard, en l'an 2000, ils prirent la décision d'avoir un enfant. Ils firent la demande pour avoir un bébé avec l'aide des couveuses. Les deux pères eurent ainsi un petit garçon en parfaite santé qu'ils baptisèrent du nom de Nao. Ce dernier avait le privilège d'avoir deux nationalités et de ce fait, apprenait la culture de ses parents. Il allait souvent au Japon et parlait couramment les deux langues, sachant également les écrire et les lire sans aucun problème.

Depuis son plus jeune âge, Nao jonglait entre les différentes écoles, allant successivement entre l'Angleterre et le Japon. Pour s'intégrer au départ, ce n'était pas simple, mais cela ne lui posait pas de soucis majeurs. C'était un peu à cause de cela qu'il n'avait pas de réelle attache aux choses et aux gens et du coup, parvenait à se débrouiller par lui-même. Pourtant, cela ne l'empêchait pas de bien s'entendre avec ses camarades, ayant une attitude toujours joviale et dynamique. Il a toujours été quelqu'un de très impliqué dans ses cours, voulant à tout prix que Gillian et Satoshi soient fiers de lui. Hormis les études, ses activités en dehors de sa scolarité pouvaient être diverses et variées. Il changeait souvent, ne sachant jamais ce qui lui convenait le mieux. Le sport, très peu pour lui. Il aimait bien lire et écouter de la musique. Cela lui arrivait de changer de club constamment, passant par la photographie, le graphisme, le jardinage, la cuisine aussi ! Bref, il testait quasiment tout pour espérer trouver quelque chose qu'il pourrait le satisfaire. Malheureusement sans grand succès. Cela le blasait au plus haut point.

Vers ses quatorze ans, le noiraud commença à s'intéresser aux autres garçons. Là encore, les sentiments étaient très flous. Il ne parvenait toujours pas à se décider, changeant très régulièrement d'amants. Certaines relations duraient environ une semaine ou deux, mais jamais plus. La plupart du temps, ça ne durait que quelques jours à peine, voire même qu'une nuit. De toute façon, il ne restait pas toujours sur place, déménageant sans cesse avec ses parents. Alors, se caser avec quelqu'un si c'est pour être séparé juste après... Vraiment très peu pour lui. D'une certaine façon, cette situation l'arrangeait un peu. Il pouvait faire ce qui lui plaisait sans aucune contrainte, sans que personne ne l'emprisonne ou ne lui dicte quoi que ce soit. Quelque part, il s'estimait terriblement chanceux d'avoir cette vie. Il n'avait clairement pas à se plaindre de sa condition.

Au fur et à mesure des années, Nao faisait des comparaisons entre les deux pays et avait une attirance plus pour l'Angleterre. Il trouvait que là-bas, ils étaient moins coincés que les japonais qui n'appréciaient pas toujours les étrangers. Dans son cas, c'était plutôt le fait d'être métis. On ne le considérait pas comme un japonais à part entière et cela le vexait un peu. Il en parla à ses deux pères, leur demandant de s'installer à Niflheim. C'est là-bas qu'il continua ses études, allant dans une université après avoir terminé le lycée. Il n'y resta pas bien longtemps, car il désirait plus que tout commencer à travailler et devenir indépendant. Il fit plusieurs recherches pour plusieurs boulots différents. C'est en postulant dans un bar-restaurant qu'il a pu trouver un emploi qui lui correspondait. Etant de nature dynamique et souriante, c'était un atout pour devenir serveur. Il voyait du monde et cela lui plaisait énormément. Il fit une période d'essai et le patron l'embaucha à plein temps juste après.

Nao était ravi. Il s’entendait très bien avec ses collègues, ça se passait bien avec les clients. Bref, tout allait bien dans le meilleur des mondes. Il avait pu économiser pour se trouver un petit appartement et ainsi, obtenir totalement sa liberté. Quitter le nid familial ne l’avait pas vraiment émotionné, mais cela ne voulait pas dire qu’il ne prenait pas des nouvelles de ses parents de temps à autre. On pourrait croire que tout était parfait dans sa petite vie et pourtant, le jeune homme ne parvenait pas à avoir cette stabilité dans le domaine sentimental. De plus en plus, il éprouvait une grande lassitude. Bah… Il finirait sans doute par trouver. En attendant, il en profitait un maximum sans se prendre la tête. Oui, sa vie était peut-être banale et beaucoup trop fade, cela ne l’empêchait pas de continuer d’avancer comme il le souhaitait. L’avenir pourrait lui réserver de très belles surprises. Il suffit juste de se lever comme chaque matin pour aller le vérifier.