[Terminé !] Arriverez-vous à trouver le véritable Kirill Kulyov ?

Kirill est un jeune homme qui ne mesure qu'un mètre soixante-huit. Il se plaint souvent d'être trop petit. Son poids est proportionnel à sa taille ce qui lui vaut soixante-cinq kilogrammes. Il n'a pas énormément de muscles mais juste assez pour réussir à ouvrir le couvercle d'un bocal à cornichons ! Sa peau est d’une couleur assez claire mais pas blanche. Cependant, nous pouvons y voir, sur le devant du poignet gauche, deux points qui sont les cicatrices de la morsure du serpent. Il n’a pas peur de les montrer mais étant souvent en manches longues … on ne les voit pas beaucoup. Toujours droit dans sa posture, il aime être vu par les gens. Ses habits restent tout de même très sobres.

Ce que l'on remarque en premier chez lui sont ses magnifiques yeux émeraude, quand il ne décide pas de mettre des lentilles de couleurs brunes, de préférence, sans raison apparente. Ses cheveux sont châtains, à la limite du brun, toujours plus ou moins ébouriffés. « C’est proprement désordonné » dirait-il. Mais si nous devions leur mettre une taille, ses cheveux pourraient bien lui arriver jusqu’au milieu de la nuque.
Le visage du jeune homme est souvent fermé. Il vous regarde et la première chose à laquelle vous pensez à ce moment-là c’est « Qu’est-ce qu’il est en train de se dire ? ». Son regard est profond et il aime la déstabilisation qu’il provoque. Il peut rester à fixer quelqu’un pendant plusieurs heures dans ce but. Bref ! S’il sourit – car, oui, ça lui arrive – c’est parce qu’il a réussi ce qu’il voulait faire et parce qu’il joue son double jeu alors là, vous pouvez vous inquiéter !

Par rapport aux bijoux qu’il porte, c’est sûrement son collier que vous risquez de voir le plus. Il en a deux, qu'il ne porte jamais en même temps, mais son cou est toujours orné de l'un d'eux. Le premier est un cristal turquoise magnifique ! Et surtout convoité. Ça reste du cristal ! Le second est un yin-yang émeraude et ambre, tout autant recherché.

Kirill est un homme aux multiples visages. Il connait les sentiments et joue avec ceux-ci. Celui qu'il est réellement ? Personne ne le sait réellement, pas même lui. Il s’est perdu à force de jouer avec. Il n’a plus de personnalité à proprement parler. Il a préféré en faire une arme.

Ce qu’il préfère être, c’est l’homme intouchable, qui n’a peur de rien. Celui qui arrive – tel un héros – au moment propice. Un « bad boy ». Un sauveur d’hommes. Il est – à ce moment-là – très fier. Trop. Il se croit alors important et se croit être sur le devant de la scène. C’est surtout un parfait comédien. Vantard et narcissique, il fait rêver les jeunes hommes et les dernières jeunes femmes. Il joue alors de ses yeux miraculeusement émeraude pour attraper tous les lauriers et autres compliments sur sa petite personne. Il est hautain et ne « calcule » personne, dans cet état. Pour le faire sortir de cette transe de supériorité ? Frappez-le. Une bonne gifle le fera redescendre sur terre et là, il arborera un autre visage.

Ce nouveau visage sera celui d’un jeune homme blessé qui ne voulait pas à mal et qui ne veut que vivre normalement. Que quelqu’un s’occupe de lui. Triste, solitaire et surtout sensible. Et oui, ce garnement sait pleurer sur commande, ne vous faites pas avoir ! Très introverti à ce moment-ci, il est timide et sait utiliser ce subterfuge pour que les gens le prennent par pitié.

Il peut arborer beaucoup d’autres visages : l’extraverti, l’idiot du village, le rebelle ou autres … Qui le connait vraiment ? C’est ça votre question ? Et bien … Je vais vous dire un secret. Même si Kirill ne s’en aperçoit pas lui-même, il a une face à lui. Sa réelle personnalité, il ne la montre qu’à certains. Mais ces derniers ne parlent pas la même langue que nous et personne ne les comprend. Qui ils sont ? Et bien, se sont les différents animaux du zoo. Quand il est en leur compagnie, il devient quelqu’un de bien meilleur.

Un cœur d’or, voilà ce qui se trouve au fond de lui. Il est réfléchi et calme. Il aime lire tout ce qu’il y a à savoir sur les animaux. Durant son temps de libre, il va dans les enclos pour s’isoler du monde extérieur. Il aime le calme. Quand il est avec ses – dits – meilleurs amis, il devient attentionné et dévoué. C’est quelqu’un qui aime donner à ceux qui le méritent. Même s’il est discret, il est plutôt émotif et peut même avoir du mal à cacher ses sentiments. C’est quelqu’un de fidèle en amitié et en amour. Il serait prêt à mourir plutôt que de tromper celui à qui il tient. Malheureusement, il a peur de s’attacher aux êtres humains car il a peur d’être déçu. Comme tout le monde, en fait ... C’est un jeune homme très mature. Déjà quand il était jeune, il savait des choses que ceux de sont âge ne savaient pas. Ce qu’il lui a valu d’être mis à l’écart très rapidement. Kirill a beau ne pas avoir beaucoup de force, c’est un grand protecteur et il défendrait la veuve et l’orphelin au péril de sa vie…

Enfin voilà … Je crois avoir fait le tour de la question …

La vie de Kirill commence un 18 novembre, lors d’une éclipse solaire. Personne pour venir faire accoucher chez elle la mère de cet enfant. Elle mourut en donnant naissance à son petit garçon, alors qu’elle était déjà affaiblie par la maladie. Son père le chérissait déjà comme un trésor du ciel. Mais très vite, cela devint de pire en pire. Kirill alla à l’école jusqu’à ses huit ans. Quand son père ne put plus l’avoir chaque année dans sa classe – car il était professeur des écoles – il abandonna son travail et fit les cours à domicile. Cette famille était une des plus riches de Moscou, tout le monde connaissait le manoir des Kulyov et c’est pour cela que la disparition des deux semblait étrange pour la population, et les perturba. Des planches de bois avaient recouvert les fenêtres de la maison. Les voisins ne voyaient plus que Monsieur Kulyov partir faire ses courses et revenir le plus vite possible, quand il ne se faisait pas livrer, bien sûr. Les gens autour commençaient à faire circuler des rumeurs plus sombres, les unes que les autres, tandis que Kirill vivait reclus dans ce manoir si sombre. Ses seuls amis étaient les rats du grenier ou même les araignées. Son père n’avait pas le droit de les tuer. Ce dernier lui cédait tout, sauf le droit sortir.
A force de questions sur cette situation, son père finit par dire que Kirill était atteint d'une maladie qui faisait qu'il ne pouvait plus être en contact avec la lumière du soleil. Certains le cru d'autres non. La vérité était qu'il était effrayé à l'idée de mettre son fils en danger et que le seul endroit où il était en sûreté, c'était ce manoir. Il voulait protéger Kirill du monde dans lequel ils vivaient. Cela dura jusqu’aux 13 ans de l’enfant.

A cet âge-là, et pour la énième fois de l’année, il demanda à son père s’il voulait bien qu’il sorte. « Jamais tu ne sortiras d’ici ! Jamais ! Tu m’entends ? » Il claqua la porte de la chambre. Kirill resta un instant, seul, dans la pénombre, à réfléchir. Il finit par attraper un sac et prit plusieurs affaires mais surtout, il prit son téléphone. Dans celui-ci se trouvait que deux numéro : celui de son père et celui de son oncle. Il appela ce dernier et lui expliqua ce qu'il comptait faire. Il prit ensuite un pied de biche et retira les planches de sa fenêtre. Il se retrouva debout, sur celle-ci. Il était au premier étage et hésitait à sauter dans l’arbre. Fallait-il qu’il parte ? Oui. Il le devait et il le savait.

Il s’enfuit ce jour-là, sans réellement savoir ce qui l’attendait ... Il ne connaissait plus rien à cette vie en extérieur. Il faisait froid et il ne savait pas où aller. Il savait juste qu’il ne devait pas rester dans le coin. Son père allait vite le retrouver. Alors qu'il commençait à partir dans ces rues inconnues, une voiture s'arrêta à sa hauteur. La portière s'ouvrit et il put alors voir Vladimir, son oncle. Il le prit avec lui et commencèrent à traverser les frontières. Ils s’arrêtèrent dans plusieurs pays que Kirill ne connaissait que grâce aux très nombreux livres qu’il avait pu lire, enfermé dans cette grande maison. Il était très cultivé grâce à ça.

Plusieurs semaines passèrent avant qu’ils n’atteignent Paris. Cette merveilleuse capitale n’avait rien à voir avec Moscou ! Le garçon s’en réjouit. Son oncle prit contact avec une personne qui habitait en Angleterre et cette dernière l'invita à venir habiter chez lui, le temps que sa situation se stabilise. Mais Vladimir savait qu'il ne pourrait pas éternellement caché le petit, alors il prit la décision d'appeler son frère et lui dire la vérité. Cette discussion devint vite une dispute mais finit rapidement par l'acceptation du père. Comment Vladimir avait-il fait pour le convaincre, je crois que seuls ces deux-là le savent. En tout cas, après quelques semaines à Paris, Vladimir devint le responsable légal de l'enfant et l'avis de recherche sur ce dernier disparu. Kirill et son oncle partirent alors pour l'Angleterre.

Arrivé là-bas, c'est un jeune homme qui les accueilli chez lui, à Niflheim. C’était une très belle ville ! Il découvrait le monde de ses propres yeux ! C’était ce qu’il avait toujours rêvé.
Ils restèrent chez cet homme de vingt-six ans. Kirill alla à l’école, comme un enfant normal ou presque. Le fait d’avoir été isolé, l’avait fait changer mentalement. Il était devenu faux. Il se donnait des rôles à jouer. Il devenait quelqu’un d’autre selon le contexte. Ce qui l’avait motivé à être ainsi était le recul que les autres enfants avaient eu en le voyant et le fait qu’il ne se sentait bien que lorsqu’il jouait ce jeu de rôle ...
Lorsqu’il eut son diplôme, il fit une formation d’un an pour être soigneur animalier … C’est là que tout partit de travers.

Alors qu’il était en apprentissage dans le zoo, un des soigneurs lui demanda de faire un brin de ménage dans le vivarium de deux Taïpan du Désert. Bien sûr, normalement, tous les serpents avaient été sortis de là … Alors qu’il nettoyait tranquillement, ses émeraudes tombèrent dans les ambres du crotale. Il ne bougeait pas. Il n’appela pas d’aide. Il savait que si le serpent se sentait en grand danger, il attaquerait. Le Taïpan avait la terrible réputation du plus venimeux des serpents. Il avait peu de chance de s’en sortir vivant. La porte du vivarium claqua. Un courant d’air. Au même moment, le serpent se jeta de tout son long et Kirill n’eut pour seul réflexe que de mettre son bras droit en avant. Le serpent le mordit. Il sentit ses jambes faiblir. Le venin allait très vite. Il le sentit aller dans tout son corps. Il n’avait pas mal et ne se sentait pas mal. Il s’assit en face du crotale et se laissa entraîner par la mort …

Une salle blanche, sans porte de sortie. Où était-il ? Devant la mort qui lui demanda s’il voulait rester en vie ou non. Même s’il n’avait pas grand-chose à faire que de découvrir toujours plus, il demanda à revenir à la vie. Ce qu’il ne s’attendait pas, c’était qu’elle accède à sa demande.

Quand il rouvrit les yeux, il se plantèrent sur le serpent qui s'était endormi. Il regarda ensuite la porte et se déplaça délicatement, sans un bruit et sortit de cet endroit. C'est là que son collègue arriva pour lui demander ce qu'il faisait et pourquoi il n'était pas dans le vivarium en train de le nettoyer. Kirill n'eut comme seule phrase « Il y a encore un serpent.» L'homme vérifia en affirmant qu'il n'y en avait pas mais devint mal à l'aise à la vue du serpent car il avait failli envoyer une personne à la mort ... Il ne croyait pas si bien dire.  

Quand il rentra, il alla se doucher. Il regarda la morsure qui n’était plus qu’une cicatrice mais ce qui l'interpella fut sur son autre poignet : un sablier était apparu … Était-ce une marque de la mort ? Il ne savait pas quoi en penser … Le plus déroutant fut quelques heures plus tard. Alors qu’il était à table avec son ami, ce dernier évoqua un souvenir de ses vingt-quatre ans, soit deux ans avant qu’il le rencontre et c’est là qu’un mal de tête survint avec pour vision la période que l’homme venait de raconter, comme s’il était son ami …

Il reprit conscience que trois heures plus tard. Un médecin était là et Kyle, son ami, était plus qu’inquiet. Le médecin lui indiqua qu’il lui fallait du repos, c’est tout. Kirill ne comprit pas réellement mais ne dit rien.

Ça recommença plusieurs fois et il comprit qu’en revenant à la vie, la mort lui avait offert le pouvoir de voir un moment du passé de son interlocuteur.

Il devint soigneur animalier quelques mois plus tard et entra dans le zoo. Il se trouva un chez lui, un an après et prit un chien pour ne pas se sentir seul. Il hésita beaucoup à prendre le crotale qui l’avait mordu chez lui. Il n’avait pas peur. Mais il savait qu’il serait vite pris. « Dommage » se disait-il.

Aujourd’hui, il est toujours dans le zoo et étrangement, son animal préféré c’est Orion, le Taïpan du désert. Il va lui dire bon jour chaque matin, qu’il travaille ou non.