On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux. [Finie]

J'ai vu le jour il y a vingt six ans de cela dans une famille aimante. Cependant je suis né prématuré et ayant eu un taux trop élevé d'oxygène dans les yeux cela m'a rendu mal-voyant. Mes parents m'ont aimé malgré cette sorte de "malformation"? Enfin, à mon goût s'en était une. Mais malheureusement elle me rendrait peut être aveugle avec le temps. Quoi qu'il en soit ils m'ont choyé comme la prunelle de leurs yeux. Ma mère avait eu du mal à enfanter alors quand je suis né j'étais une sorte de miracle.
Très jeune ils m'ont initié à la musique, ma mère étant violoniste soliste, cela me poussa à donner le meilleur de moi même en commençant à jouer du violon. Je vivais à travers mes cours de violon et  mes cours particuliers aménagés pour avoir plus de temps pour la musique et apprendre le braille. J'avais donc deux professeurs particulier parce que, lorsque j'ai appris à jouer, j'ai voulu suivre l'exemple de ma mère qui avait suivi le même parcours que moi. J'évoluais tranquillement, me perfectionnant autant dans le violon que dans l'apprentissage des autres matières scolaires. Mes résultats étant excellents voir parfaits, j'étais en avance sur mon âge et cela m'aidait grandement malgré mon handicap. Pour le violon, peut être que c'était ma perception du toucher plus poussée qui faisait que j'étais plus qu’en avance. Tout se passait pour le mieux dans le meilleur des mondes mais TOUT ne pouvait pas rester ainsi, n'est-ce pas ?
Comme dit plus haut avec le temps, je risquais de devenir aveugle, mes parents le savaient... Pas moi. Je voyais bien qu'avec le temps ma vue baissais mais je ne m'attendais pas à ça. Le monde s'écroula autour de moi à cette nouvelle... Non content que je sois né mal voyant, la vie m'avait rajouté un obstacle et de taille. La prévision de perdre la vue à tout jamais.
Ce jour-là j'ai commencé à me « scarifier », ce n'était pas vraiment le terme exacte car à ce moment là, l'idée des lames de rasoir ne m'était pas venue en tête je me grattais donc jusqu'au sang. Mes parents l'ont découvert, et je leur ai dit que je ne voulais pas être forcé à me « retrouver dans le noir total ».  
Et à cause de ce geste, je dus voir un psychiatre (enfin si seulement il n'y en avait eu qu'un). Le premier psy annonça à mes parents que j'étais en grave dépression et me donna un traitement qui ne m'allait pas du tout. J'avais les mains qui tremblaient sans cesse et cela m’empêchait de jouer du violon. Un jour, alors que j'étais à mon cours je fis beaucoup de fausses notes qui m''irritaient les oreilles et, en pleurs, je dis à mon prof que je ne supportais pas ce traitement. Il en parla à mes parents qui me changèrent de psy, le traitant d'incapable alors qu'il ne l'était peut être pas ?
Mais j'étais trop jeune pour avoir mon mot à dire, je n'avais que onze ans après tout... C'est à ce moment que je fis ma première tentative de suicide, le fait de ne pas jouer du violon comme je le voulais, le déshonneur de ma mère peut- être ? J'avais donc gobé cachet après cachet dans ma salle de bain et mon père trouvant que je mettais trop de temps à prendre mon bain, me retrouva inerte dans celui-ci. Je fus donc transporté à l'hôpital de toute urgence et restais dans le coma pendant une semaine.
Alors quand j'en sortis mes parents étaient les plus heureux du monde. Du coup, pour me faire passer le temps, entre mes cours scolaires et mes cours de violon, mon père m'apprit à cuisiner.  Néanmoins mon handicap commençait à me peser. Après tout, qui voudrait d'un malvoyant. Et puis... Mes parents m'aimaient-ils vraiment avec ce handicap. Au fond je savais que oui mais mon état psychologique bloquait à cette idée là. Alors je continuais à me faire du  mal, mais cette fois j'avais commencé à le faire avec une lame de rasoir. Je le faisais sur des endroits vraiment cachés comme les hanches, le haut des bras ou les chevilles, ça faisait mal. Puis avec le temps je me suis habitué à la douleur et le faisais plus souvent, enfonçant la lame de plus en plus profond. Mais un jour je suis allé trop fort et... J'ai fini à l'hôpital avec quinze points de suture sur l'avant bras gauche.
Heureusement je n'avais pas touché de ligaments. Je crois que si ça avait été le cas j'en aurai fini pour de bon, mais à force de me rater, j'ai juste continué à me scarifier, en faisant bien attention à ne pas y aller trop fort. Quoi qu'il en soit je me remis à mes cours de violon avec toute la force et la rage que j'avais en moi, tout le désespoir aussi... Et j'avançais encore plus rapidement. Mes parents étaient fiers de moi malgré ma maladie psychologique. Ils savaient que j'étais ce genre de personne, vous savez, les âmes sensibles...
Je jouais du violon dès que j'avais le temps parce que c'est ce qui m'apportait le plus de bienfaits. Mon père, cuisinier réputé, continua de me donner des cours de cuisine, tous les soirs je cuisinais avec lui lorsqu'il rentrait à la maison, puis, après quelques plats appris, je commençais à me faire un carnet de recettes pour les refaire le soir. Histoire que mes parents n'aient plus à le faire.
Pour être honnête les premières années je galérais, mais tout efforts paient et je m'améliorais de plus en plus.  
À présent j'avais fini l'école, cela voulait dire que j'avais encore plus de temps pour m'entraîner au violon en tant que soliste. C'est donc à mes dix huit ans que mon professeur et ma mère, m'ont fait monter sur scène. En Autriche tout d'abord pour passer des tests que je réussi avec brio et puis, c'est à ce moment là que nous nous installions donc en Autriche pour continuer les concours qui se faisaient de plus en plus difficile. Je ne parlais qu'anglais et japonais mais cela ne me posa pas de problèmes. Après tout je n'allais pas rester en Autriche, c'était juste l'affaire de quelques mois. Bien évidemment je continuais à enchaîne les concours pour être un soliste accomplit. Cela ne me dérangea pas. Et puis la technique Susuki m'aida beaucoup bien qu'elle soit très difficile. Certes j'avais été pistonné mais dans ce métier ça jouait beaucoup au piston, j'avais donc de la chance d'être entouré d'un des meilleurs profs de violon de Tokyo et de ma mère qui était très connue.
Encore une fois mes parents étaient fiers de moi, parce que pour eux j'étais un enfant prodige malgré les embûches qui avaient parcouru ma vie. Ils étaient fiers de leur fils, Oh oui... Mais à part la musique et la cuisine je me sentais terriblement seul. Pour être honnête, mes cours et mon envie d'être le meilleur m'avait totalement fait oublier ma vie sociale en dehors de mes parents et de mes profs. Je n'ai donc jamais eu de véritables amis, ni de conquêtes d'ailleurs. Quoi qu'il en soit je devais en faire fi je continuais donc de faire mes concerts un peu partout dans le monde jusqu'à ce que je découvre une ville près de Londres. Niflheim... Étant proche de Londres, où mes concerts se faisaient souvent dans cette ville je décidais de m'installer et me changer les idées. Et puis après tout, je n'allais pas rester chez papa et maman toute ma vie. Je devais faire mon propre chemin et m'ouvrir aux autres, ce que je ne pouvais pas vraiment faire chez eux. C'est donc depuis à peu près trois mois que je m'y étais installé. J'avais stoppé les concerts durant quelques mois pour le faire correctement et paisiblement.